Le 2e trimestre laisse présager une stabilisation

Le marché immobilier a enregistré des ventes en dessous de la moyenne historique pour le deuxième trimestre consécutif, indiquant un retour timide des acheteurs pendant le printemps. Bien que les inscriptions aient augmenté de 36 % par rapport à l’année précédente, elles restent à des niveaux historiquement bas pour toutes les catégories de propriétés. Les conditions de marché continuent de favoriser les vendeurs malgré une tendance de rééquilibrage dans les marchés où les prix évincent les premiers acheteurs. Les prix ont cependant montré une légère reprise par rapport à l’été 2022.

Plusieurs facteurs influencent le marché actuel, notamment l’offre et la demande, les taux d’intérêt hypothécaires et les politiques gouvernementales. Les projections pour l’avenir du marché restent variables en raison de l’évolution économique et des politiques en matière de logement.

Baromètre du 2e Trimestre: Cliquer ici

Lhttps://com.apciq.ca/sam/pdf/bar/2023/202302-bar-province-fr.pdfes ventes résidentielles à travers la province se sont élevées à 23 550, enregistrant ainsi une baisse de 13 % par rapport au même trimestre de l’année 2022. Ce niveau d’activité transactionnelle équivaut à celui observé en 2015 pour cette période de l’année.

La montée des taux d’intérêt a entraîné une chute rapide du volume de transactions de l’immobilier entre le troisième trimestre 2022 et le premier trimestre 2023. Cependant, au deuxième trimestre 2023, une diminution moins marquée des ventes a été observée. Cela est dû au fait que les acheteurs, encouragés par la stabilisation des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier, ont recommencé à acheter activement dans un contexte saisonnier favorable et des conditions de négociation normalisées. Charles Brant, directeur du Service d’analyse de marché de l’APCIQ, précise qu’il est encore tôt pour parler d’une reprise totale du marché, mais la réduction de la chute des ventes pourrait suggérer une stabilisation des transactions dans les mois à venir, y compris dans les régions où les prix immobiliers sont particulièrement élevés.

M. Brant souligne que malgré le retour positif des acheteurs, plusieurs facteurs limitent cette reprise : une pénurie chronique de propriétés en vente, une pression persistante sur les prix due à une forte demande, et des taux d’intérêt hypothécaires élevés qui excluent de nombreux premiers acheteurs. Néanmoins, certains marchés offrent encore des opportunités d’achat à des prix compétitifs, ce qui leur permet de naviguer à travers la hausse des taux d’intérêt sans baisse d’activité ou correction des prix.

Ventes

Les ventes immobilières continuent de baisser dans toutes les catégories, avec une chute de 8% à 30%.

  • Les petites propriétés à revenus sont les plus touchées avec une baisse de 30%, suivies par les copropriétés (-16%) et les unifamiliales (-8%).
  • Au deuxième trimestre 2023, la plupart des régions métropolitaines ont connu une diminution de leurs ventes, plus prononcée à Gatineau et Montréal (-17% et -15% respectivement). Sherbrooke, Drummondville et Québec ont également vu des baisses notables, tandis que les ventes sont restées stables à Trois-Rivières et ont augmenté à Saguenay.
  • Parmi les centres urbains hors régions métropolitaines, Cowansville et Rawdon ont enregistré les baisses les plus marquées (respectivement -34% et -33%), tout comme Rivière-du-Loup, Shawinigan, Sept-Îles et Lachute.
  • Cependant, certaines petites localités ont connu une augmentation des ventes, notamment Amos et Val-d’Or, ainsi que Rimouski, Saint-Sauveur, Mont-Laurier, Baie-Comeau, Thetford Mines et Matane.

Inscriptions

Au deuxième trimestre de 2023, le marché immobilier québécois a continué à accumuler des propriétés, mais à un rythme réduit. Les inscriptions en cours dans la province ont atteint 32 134, en hausse de 36% par rapport à la même période en 2022.

Prix médian

Dans l’ensemble du Québec, le prix médian des propriétés unifamiliales a atteint 430000$, marquant une baisse de 4% par rapport au deuxième trimestre de 2022, mais également une augmentation de 8% par rapport au premier trimestre de 2023. Les copropriétés ont vu leur prix médian s’établir à 369 000 $, soit une diminution de 3% comparée à la même période en 2022. Toutefois, par rapport au trimestre précédent, leur prix médian a augmenté de 6%. De leur côté, les propriétés à revenus ont connu une hausse de 2% de leur prix médian, atteignant 550 000 $ au deuxième trimestre de 2023.

Le marché actuel

Le marché immobilier actuel reste favorable aux vendeurs dans la province, car l’inventaire des propriétés résidentielles prend toujours un certain temps pour être écoulé. En effet, le ralentissement de l’activité transactionnelle a entraîné une augmentation des inscriptions actives. Ainsi, le délai pour écouler tout l’inventaire est maintenant plus long, atteignant 4,8 mois pour toutes les catégories de propriétés.

Les délais de vente

Le marché immobilier unifamilial au Québec a vu une détente des tensions, avec le délai de vente moyen au deuxième trimestre 2023 qui s’est allongé de 17 jours par rapport à la même période en 2022, pour atteindre 52 jours. Pour les copropriétés et les propriétés à revenus, les délais ont également augmenté, passant respectivement à 54 jours (19 jours de plus) et 77 jours (24 jours de plus).

En conclusion

Au deuxième trimestre 2023, le marché immobilier québécois montre des signes de stabilisation malgré une baisse persistante des ventes. Les acheteurs sont plus actifs, encouragés par la stabilisation des taux d’intérêt et des prix immobiliers. Le prix médian des propriétés a légèrement augmenté comparé au trimestre précédent, malgré une baisse annuelle. Les conditions restent toutefois favorables aux vendeurs, avec des délais de vente allongés et un nombre croissant d’inscriptions actives. L’avenir du marché reste incertain, influencé par les politiques gouvernementales, les conditions économiques et les taux d’intérêt.

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